La médecine anthroposophique est souvent montrée du doigt dans l’Hexagone. Pourquoi ? En grande partie à cause de sa démarche, qui prend la dimension individuelle et spirituelle de l’être humain au sérieux dans son concept thérapeutique et remet en question l’image purement matérielle que l’on se fait de l’être humain. Un effort de pédagogie doit donc être fait pour rendre ses bases intelligibles. C’est ce que s’attache à faire ce Livre blanc, dans un contexte français où les publication de médecins à compétence anthroposophique ont encore peu atteint le grand public.

La partie centrale de ce livre s’intéresse à ce qui fait l’identité de la médecine anthroposophique, dont l’impulsion fondamentale est d’élargir (et non de remplacer) la médecine conventionnelle. Quatre principes éthiques de base sont dégagés : la liberté individuelle, le principe de responsabilité vis-à-vis de l’environnement naturel et social, le principe d’évolution et les fondements scientifiques. Il est intéressant de constater que ces axes sont en résonance avec les exigences et idéaux d’une société moderne : primauté de l’individu, développement durable, possibilité pour chaque personne de se transformer soi-même par sa propre volonté (développement intérieur) et cohérence avec les résultats scientifiques établis. Ces quatre principes éthiques résonnent avec quatre dimensions de l’être humain qui permettent à la médecine anthroposophique d’élargir les concepts thérapeutiques : le niveau corporel, le niveau physiologique fonctionnel, le niveau sensitif et psychique et le niveau de l’individualité.

À côté de ces éléments didactiques, le livre apporte également des éléments quantitatifs sur la médecine anthroposophique dans le monde : elle est pratiquée dans plus de 60 pays, dans 25 structures hospitalières dont deux universitaires et prescrite par plus de 30 000 médecins en Europe. Des indications plus techniques sur la pharmacie, la recherche et la formation ainsi que des témoignages complètent ce tableau global de la médecine anthroposophique. On peut espérer que cette documentation puisse contribuer à avancer vers une meilleure acceptation de cette démarche, et amène naturellement à la question posée en préface du livre : à quand la reconnaissance officielle de la médecine anthroposophique par le Conseil national de l’Ordre des médecins ?

Le Livre blanc est publié par l’AMAF (Association médicale anthroposophique française), l’AREMA (Association pour la recherche et l’enseignement en médecine anthroposophique), l’IFEMA (Institut de formation en médecine anthroposophique), le SNMA (Syndicat national de la médecine anthroposophique) et la SSMA (Société savante de médecine anthroposophique). Il peut être téléchargé ici.