Cette crise, qui supplante actuellement dans l’attention générale la crise du climat et de l’environnement, révèle de façon impressionnante de nombreux points faibles de notre mode de vie moderne, tant dans le domaine écologique que dans le champ économique, politique, financier, social et spirituel. Un aspect de cette crise concerne notre relation à la nature, qui s’exprime aujourd’hui encore majoritairement dans la destruction d’habitats et d’êtres vivants. De nombreux auteurs 1 en appellent aujourd’hui à une métamorphose de notre lien à la nature et à la terre. J’aimerais éclairer ici quelques aspects du problème du point de vue de l’agriculture.

Pour les agriculteurs comme pour les écologistes, la pandémie du coronavirus n’est pas une surprise. Nous assistons depuis plus de 20 ans, presque chaque année, à une nouvelle épidémie qui touche les animaux de nos fermes : grippe aviaire et grippe porcine qui comme le coronavirus se sont transmises à l’être humain, fièvre catarrhale ovine, etc. Quasiment chaque espèce animale a été touchée par une épidémie. Les plantes que nous cultivons connaissent depuis peu une augmentation des maladies virales, bactériennes et fongiques 2, venues dans le sillage du changement climatique. Au sud de l’Italie, la Xylella a par exemple décimé en peu de temps des milliers d’hectares de vieux oliviers. Il semble que concernant la santé des êtres qui peuplent la nature, quelque chose échappe à tout contrôle.On note un affaiblissement général des êtres vivants, dont la pollution est principalement responsable et qui nous touche également en tant qu’humains3. Le taux des épidémies et leur virulence augmentent dans le même temps. Entre 1940 et 2000, le nombre des maladies infectieuses a quadruplé4. Tout cela montre l’urgence d’une nouvelle compréhension du vivant et d’une nouvelle attitude à son égard. On cherchera certainement en vain l’origine véritable de la pandémie de COVID-19. Différentes hypothèses existent actuellement, qui reflètent souvent notre propre vision du monde.

La peur de la nature

Certains experts pensent que le virus est passé d’une chauve-souris à un pangolin puis aux commerçants et acheteurs d’un marché de Wuhan, où sont vendus de nombreux animaux vivants, sauvages et issus d’élevage. Cet avis se base sur la conception d’une nature qui serait dangereuse et sur une critique des habitudes alimentaires des Chinois. Il existait déjà des hypothèses similaires pour la grippe aviaire, qui rendaient les animaux sauvages responsables de la maladie. De nombreux rapports et commentaires affirment qu’elle aurait été apportée par des oiseaux migrateurs venus d’Asie. Ce point de vue est peu probable : la migration des oiseaux se fait en effet du nord au sud alors que la grippe aviaire se propage d’est en ouest.

En fait, une grande partie de la population a une peur sourde de la nature « sauvage ». Cette peur conduit à des actions visant à limiter, à contrôler la nature ou même à exterminer des êtres vivants. Chaque jour, je perçois dans le village français où je vis cette attitude majoritairement inconsciente. Toutes les mauvaises herbes sont arrachées, le gazon est tondu et, même si cela n’a pas de sens, les mûres sont constamment déracinées. Dans le livre La Peur de la nature, François Terrasson 5 décrit cette peur primitive et conclut que nous devrions l’intégrer en nous – tout comme son revers positif, l’amour de la nature. Vu sous cet angle, le virus fait partie d’une nature extérieure dangereuse qui, comme d’autres parasites (insectes, bactéries, mauvaises herbes, etc.), doit être éradiqué. Il s’agit d’une sorte de guerre que l’agriculture industrielle maîtrise efficacement. Le président français Emmanuel Macron a appelé la population à faire la guerre. Comment créer les conditions pour que nous, les humains, et en particulier nos enfants, puissions surmonter cette peur de la nature, qui conduit souvent à adopter une attitude belligérante ?

Quand une blessure ne guérit pas

Si l’on continue à suivre l’hypothèse « chauve-souris », on découvre néanmoins des liens très intéressants. Une analyse a déjà montré en 2010 que la réduction de la biodiversité s’accompagne d’une augmentation des maladies infectieuses 6. La réduction de la biodiversité est toujours associée à la destruction des biotopes. Les espèces animales restantes s’approchent alors des zones de peuplement et des humains. L’exemple de la maladie de Lyme (borréliose), d’abord apparue aux États-Unis, permet de mieux comprendre ce fait. Cette maladie 7 est survenue dans les années 1980 dans la ville de Lyme (Connecticut) et s’est répandue très rapidement en Amérique ; elle est également présente en Europe depuis plus de 30 ans. Selon les écologistes, elle a commencé à se répandre en Amérique du Nord au siècle dernier en lien avec le développement massif de son hôte, la tique.

Après la colonisation de l’Amérique du Nord, la partie orientale du pays fut fortement déboisée pour l’extraction de charbon de bois dont avaient besoin l’industrie et l’agriculture. Au début du 19e siècle, il ne restait pratiquement plus d’arbres et de forêts dans cette région. Dans les anciennes forêts vivaient les cerfs et leurs « prédateurs », coyotes, pumas, etc. Sans forêts, la population des cerfs diminua et tous les prédateurs furent tués par les chasseurs. À la fin du 19e et au début du 20e siècle, l’industrie et l’agriculture délaissèrent la région. Les forêts restantes furent mises sous protection et s’étendirent à nouveau. Les cerfs et les hôtes de la maladie de Lyme, la tique Ixodes, qui vit sur les cerfs et les chevreuils, revinrent. Loin des prédateurs, les cerfs se développèrent de manière incontrôlée. L’opossum, qui mangeait les tiques 8 et les tuait même sur d’autres animaux, fut également exterminé et remplacé dans la chaîne alimentaire par des souris, qui cependant ne peuvent éliminer les tiques. De nombreuses personnes construisirent une maison à la campagne et vécurent donc en contact étroit avec les animaux sauvages ainsi qu’avec leurs tiques et avec la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Le microbiologiste Norbert Gualde décrit la situation ainsi : il y a eu une destruction de l’habitat qui a pu ensuite se reconstruire, mais la cicatrice n’était pas complètement refermée, la plaie resta ouverte et s’infecta.

Cette description est exacte : en fait, tous les êtres vivants, y compris les micro-organismes, sont des parties (ou des « cellules ») d’organismes plus grands, les organismes du paysage, qui sont eux-mêmes des organes de l’organisme terrestre. Lorsque ces derniers sont gravement blessés ou même complètement détruits, de nombreux cycles naturels complexes entre le sol, les plantes et les animaux sont également détruits. Et les micro-organismes, qu’il s’agisse de bactéries, de virus ou même de maladies fongiques, peuvent alors se développer de manière incontrôlée (on parle de « processus de suppuration ») et devenir « nocifs » parce qu’ils ne sont plus intégrés dans un organisme paysager supérieur.

Une deuxième question se pose alors : comment pouvons-nous entretenir et concevoir les organismes du paysage de manière à ce que les bactéries, les virus, les maladies fongiques, etc. soient intégrés dans les cycles naturels et deviennent ainsi moins nocifs ?

Une autre hypothèse pour le développement de la COVID-19 est que le virus provient de l’agriculture industrielle que pratique la Chine 9. En fait, la détention d’énormes masses de quelques races d’animaux de ferme dans des salles stériles a considérablement accru leur sensibilité aux virus et aux bactéries. Et c’est précisément pour cela, dans le but de prévenir toute maladie bactérienne, qu’on administre une grande quantité d’antibiotiques à ces animaux ainsi exploités. Cela favorise le développement de bactéries multirésistantes qui causent chaque année des milliers de décès en Allemagne 10. Cette réalité n’est pas prise avec le même sérieux que le virus responsable de la COVID-19. L’agriculture industrielle s’exprime de façon similaire dans le monde entier à travers le développement des monocultures (céréales, café, cacao, etc.). Le biologiste François Moutou décrit comment cette agriculture crée un monde propice à la propagation de germes pathogènes : « Dans une prairie où pousse une centaine d’espèces végétales, un virus peut se perdre. Mais dans un champ de maïs de dix hectares, s’il parvient à se lier aux cellules des plantes, il peut se répandre de façon exponentielle ».

La crise du coronavirus révèle de façon impressionnante de nombreux points faibles de notre mode de vie moderne, tant dans le domaine écologique que dans le champ économique, politique, financier, social et spirituel.

Nous voici en fait face à un autre aspect du problème décrit plus haut : dans l’agriculture industrielle comme dans la monoculture, les animaux et les plantes sont produits comme dans une usine, complètement isolés de leur organisme paysager naturel.

Il existe d’autres hypothèses, comme celle du prix Nobel Luc Montagnier, qui pense que le virus pourrait provenir d’une expérience sur le virus du sida pratiquée dans le laboratoire P4 de Wuhan 11. Cette hypothèse est particulièrement populaire auprès des personnes qui partagent l’image d’une « big pharma » maléfique expérimentant des éléments de la nature.

Je dois avouer que si j’ignore laquelle de ces hypothèses est justifiée dans le cas de la COVID-19, chacune d’entre elles est vraie pour certaines épidémies du passé. Par conséquent, pour prévenir de telles épidémies, il est nécessaire de préparer un avenir qui surmonte ces conditions étape par étape. L’agriculture biodynamique ainsi que l’approche agroécologique ouvrent ici des perspectives intéressantes que je souhaite brièvement exposer.

De la guerre à l’intégration

Comment pouvons-nous, au lieu d’avoir peur de cette nature que nous considérons souvent comme quelque chose qui se trouve en dehors de nous, développer vis-à-vis d’elle une nouvelle attitude ? Il ne s’agit ni de la craindre, ni de la conquérir en menant partout une guerre « technologique », ni de se contenter de la protéger dans des réserves en s’en excluant. Comment surmonter alors la dualité homme-nature ? Tout d’abord, chacun de nous doit reconnaître que nous sommes nous-mêmes nature dans notre corps physique. On a encore l’habitude de faire facilement la distinction entre nature et culture, mais ces deux catégories ne sont ni anciennes ni universelles, comme le montre très bien l’anthropologue Philippe Descola 12 ; elles ont été créées en Europe au siècle des Lumières.

Il existe d’autres visions du monde qui voient les gens comme des êtres vivants, comme des frères et des sœurs, et considèrent la terre comme un être, comme une mère. L’approche anthroposophique nuance cette vision en montrant que chaque être, chaque plante, chaque animal ou chaque être humain jouit d’un « être au monde » d’une nature différente. Chez les plantes, l’esprit s’incarne dans la métamorphose temporelle des organes, chez les animaux dans la perfection de la spécialisation de leurs organes. L’être humain, moins spécialisé, conserve la possibilité de disposer librement d’une partie de ses forces créatrices et spirituelles. Elles lui donnent la possibilité d’interagir activement avec les autres règnes de la nature et d’apporter dans le monde quelque chose de neuf. Cette vision, qui donne à chaque « règne de la nature » une tâche particulière dans l’ensemble de la nature, est l’un des fondements de l’agriculture biodynamique.

L’histoire de l’agriculture montre que depuis très longtemps, partout dans le monde, l’être humain façonne la nature et prend soin d’elle. L’image romantique d’une nature originelle d’une part et d’une nature contrôlée par l’homme d’autre part est fausse. Nous avons, nous les humains 13, contribué à façonner presque tous les paysages de la planète, parfois dans un esprit de partenariat, parfois dans un esprit de domination. Dans l’agriculture biodynamique, nous nous efforçons d’adopter une attitude intégrative. Cela signifie que dans la ferme, conçue comme un organisme supérieur, tous les êtres sont les bienvenus. Chaque plante, chaque animal doit pouvoir vivre et se développer dans une atmosphère qui lui est propre et qui le soutient. Tout être naturel, qu’il s’agisse d’une plante ou d’animal, ne peut jamais exister seul, pour lui-même : il fait toujours partie d’un ensemble plus vaste qui doit être préservé et façonné. Les animaux et les plantes sont deux êtres complémentaires et les microorganismes en symbiose qui habitent chaque être supérieur les complètent également. Il arrive même que si par exemple les plantes ne trouvent pas leur « moitié » (les animaux), elles se développent moins bien.

Nous devons reconnaître que nous sommes nous-mêmes nature dans notre corps physique. On a l’habitude de distinguer facilement entre nature et culture, mais ces deux catégories ne sont ni anciennes ni universelles ; elles ont été créées en Europe au siècle des Lumières.

L’idéal de l’organisme agricole est une entité intérieurement très différenciée. Cet organisme est un grand défi et représente aussi une passionnante voie novatrice, en particulier pour les agriculteurs qui veulent convertir une monoculture en agriculture biodynamique, comme c’est le cas actuellement de nombreux viticulteurs ou fruiticulteurs. Les agriculteurs maintiennent ou même créent, si un tel habitat n’existe pas, l’habitat approprié pour chaque groupe d’animaux tels que les oiseaux ou surtout les animaux sauvages.

En ce qui concerne les micro-organismes, Rudolf Steiner mentionne qu’il existe une relation entre les maladies fongiques et d’autres micro-organismes, les prés et les prairies humides14. C’est pourquoi ces éléments paysagers sont importants dans chaque ferme afin d’offrir un espace aux micro-organismes, aux bactéries et aux champignons qui provoquent des maladies. Voilà une vision intégrative ! On tente d’habitude de détruire l’ensemble des virus et des bactéries, mais on peut se demander s’il n’y a pas une corrélation entre la destruction de 90 % des biotopes des zones humides en Europe et l’augmentation des maladies fongiques et infectieuses. Le principe consistant à donner une place à tous les êtres accroît la diversité de la vie et favorise l’établissement de « relations d’intimité avec la nature » dans les rapports qu’ils entretiennent. Cette attitude est difficile à accepter pour de nombreux agriculteurs dans les premiers temps de la reconversion en biodynamie. « Je devrais laisser de la place dans ma ferme aux champignons, aux bactéries et à d’autres micro-organismes, là où j’avais auparavant tant de difficultés à les éliminer en recourant à quantité de poisons (pesticides, fongicides et antibiotiques) quand je pratiquais une agriculture conventionnelle ? » Le changement radical de positionnement envers la nature est tout aussi important que cette nouvelle attitude. Pour y parvenir, il faut s’intéresser à toutes ces créatures. Je passe ainsi d’une « posture guerrière » à une attitude d’accueil. Tous les êtres ont droit dans ma ferme à une place. Cette intention crée une atmosphère différente, qui peut être directement ressentie au plan psychique. « Comme on se sent bien ici ! », disent les visiteurs, sans pouvoir discerner vraiment à quoi cela tient. Le docteur Thomas Hardtmuth 15 montre comment les créatures atmosphériques que sont les virus vivent en lien étroit avec le psychisme. Une atmosphère de peur favorise leur développement et affaiblit en parallèle notre système immunitaire. Inversement, une attitude « intégratrice » envers la nature et la création concrète d’atmosphères « astrales » positives pourraient contribuer à la prévention des virus « malins ».

Façonner le paysage

Selon ce principe, le paysage est conçu différemment. Au lieu d’une séparation entre zones de production et réserves naturelles, le paysage est structuré et organisé dans un espace où nature (ce qui pousse spontanément) et culture (ce qui est planté ou introduit par l’être humain) s’interpénètrent. C’est ce que chaque agriculteur biodynamique essaie de faire avec son organisme agricole, en « cultivant » ensemble végétaux et animaux, afin qu’ils puissent développer leur potentiel – c’est-à-dire produire de la nourriture – et vivre dans la dignité. Alliés de la terre, ils doivent créer un cycle qui développe la fertilité.

Un autre principe essentiel de la conception du paysage concerne les zones de transition (ou la création de telles zones lorsqu’elles font défaut). Ces biotopes (haies, lisières de forêts, berges, bords de chemins, etc.) offrent une très grande biodiversité et jouent un rôle similaire à celui des membranes cellulaires de notre corps. Ce sont des organes de perception et de liaison entre les différents éléments du paysage. Ainsi, étape par étape, l’entreprise agricole se construit sous forme d’un organisme résilient.

Percevoir et agir dans une atmosphère périphérique

Il reste à examiner un autre aspect. Les dernières grandes crises, le changement climatique, le réchauffement, la pollution de l’air et la COVID-19 ont quelque chose en commun : ils proviennent « atmosphériquement » de l’environnement. Physiologiquement, ils affectent nos organes respiratoires qui nous relient rythmiquement au monde. Par conséquent, leur apparition constitue également un défi pour notre pensée causale, qui pense toujours de manière linéaire en termes de relations de cause à effet. Pouvons-nous penser et agir de manière atmosphérique et rythmée ?

À l’aube du siècle dernier, Rudolf Steiner parlait déjà de l’égo périphérique et disait : « L’égo de l’être humain vit dans les lois qui régissent les choses ». Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour le travail agricole ? Puis-je exprimer mon égo de manière moins centrée, plus périphérique, et agir à partir de lui ?

Une anecdote à ce sujet. J’ai récemment rendu visite en Corse à un viticulteur qui voulait se convertir à la biodynamie. Il m’a fait part de sa grande surprise lorsque le consultant en biodynamie, au lieu de regarder le sol et les vignes et de poser des questions, commença par ne rien dire et se contenta de parcourir les parcelles. Le vigneron comprit alors que le consultant voulait percevoir l’atmosphère du lieu. Comparé à notre vue, l’odorat est le sens atmosphérique par excellence, beaucoup plus perceptif et axé sur l’analyse. Entraînons-nous à ressentir ou à sentir plus fortement les atmosphères !

Cela nous aidera également à mieux comprendre les préparations biodynamiques à pulvériser, à savoir la bouse de corne et la silice de corne mélangées en petites quantités dans l’eau et finement pulvérisées sur le sol ou dans l’air. Ce sont des préparations atmosphériques qui ont un effet périphérique – on pourrait aussi dire éthérique. C’est pourquoi certains agriculteurs sont déçus au début de la reconversion : ils s’attendent souvent à un effet visible localement. Ils doivent apprendre à percevoir « atmosphériquement ». Il se peut aussi que l’effet ne soit perceptible que dans la qualité des produits. Un sommelier a écrit à propos des vins biodynamiques : « Ils ont quelque chose de particulier, ils me donnent des émotions ! ». C’est ainsi que nous travaillons depuis longtemps en agriculture biodynamique, de façon périphérique, souvent sans en avoir pris conscience.

Cela nous amène à un grand principe de l’agriculture biodynamique : l’application de préparations et de mesures adaptées localement favorisent de manière globale la santé et la résilience des plantes en les reliant plus étroitement à leur emplacement – la terre et le cosmos – et à leur identité (type). Ces plantes constituent alors la base de la santé des animaux et du domaine. Certaines personnes sont sensibles à la manière dont une telle ferme biodynamique forme un tout : la résilience – l’ambiance – est meilleure, la santé s’améliore et la capacité à se remettre d’éventuelles catastrophes s’accroît. Une récente étude montre que les vignes cultivées en biodynamie ont une meilleure résistance au mildiou que celles cultivées de manière conventionnelle.

Ces applications sont des exemples de développements ultérieurs que nous imposent les enjeux de notre époque. Comment ces principes atmosphériques peuvent-ils être appliqués encore plus largement à la nature afin de prendre soin de nos paysages, du « visage de la terre » ? La guérison holistique de nos organismes paysagers contribuerait grandement à surmonter les différentes crises environnementales et sanitaires de notre époque.


À consulter : Ueli Hurter, Justus Wittich, Perspektiven und Initiativen zur Coronazeit, Verlag am Goetheanum, 2020. Cet ouvrage édité par les responsables de l’École de Science de l’esprit rassemble du point de vue des différentes sections des contributions pour comprendre la crise du coronavirus et propose des suggestions d’action. Il est actuellement disponible en allemand et en anglais. Cette contribution a d’abord été écrite pour ce livre. Disponible également en anglais.

Article initialement paru en juin 2020 dans Das Goetheanum 24/2020.

Traduction : Jean Pierre Ablard.
Images : Sofia Lismont.


Notes de l'article

  1. Georg Soldner, « Wie leben wir zusammen », Das Goetheanum, 3 avril 2020, p. 10.
  2. Augmentation des maladies virales, bactériennes et fongiques. 
  3. Soraya Boudia et Nathalie Jas, Gouverner un monde toxique, Éditions Quæ, Versailles, 2019. 
  4. La Dépêche technique, novembre 2019. 
  5. François Terrasson, La Peur de la nature, Sang de la terre, Paris, 1988. 
  6. Pierre Le Hir, « Moins d’espèces, plus de malades infectieux », in Le Monde, 15 décembre 2010, p. 4. 
  7. Norbert Gualde, Comprendre les épidémies, La Coévolution des microbes et des hommes, Les Empêcheurs de penser en rond, Paris, 2006.
  8. How opossums help fight ticks and Lyme disease. 
  9. GRAIN. 
  10. « Tödliche Keime : das bringt uns noch um », Die Zeit, 20 novembre 2014. 
  11. Montagnier, CNEWS, 17 avril 2020.
  12. Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2000.
  13. Andreas Suchantke, Partnerschaft mit der Natur, Verlag Urachhaus Johannes Mayer, Stuttgart, 1993.
  14. Rudolf Steiner, « Les Fondements humanistes de la prospérité de l’agriculture », Cours aux agriculteurs, GA 327. 
  15. Thomas Hardtmuth, « Tiermast, Mikroorganismen und die Biologie des Moral », Die Drei, 3/2015, p. 11.